.......De tout temps l’Homme a voulu parfaire sa civilisation, optimiser sa science et éclairer les sombres chemins de l’inconnu. Mais parfois, l’Homme va trop loin, il veut refaire l’Homme, reproduire le dessein de son créateur, Dieu ou Nature. C’est ainsi qu’à une époque reculée, dans le but certain de créer un être supérieur, un groupe de scientifique entreprit de croiser le code génétique humain avec ceux de diverses espèces animales. Les chances de succès étaient minces, et en effet dans la majorité des cas cela se solda par un cuisant échec. Cependant le procédé offrit au laboratoire des résultats plus que satisfaisant sur les loups. Tout se passait à merveille, les enfants loups sortaient des incubateurs et étaient élevées dans le plus total conditionnement et sous un contrôle permanent, tant et si bien que devant la docilité rassurante de ces bêtes les généticiens poursuivirent les tests, cette fois ci avec de l’ADN de dragon. C’est à ce point précis que tout bascula. Le croisement fit effet, donnant naissance une fois encore à une nouvelle race, plus puissante encore, mais malheureusement beaucoup moins domesticable. Les nouveaux êtres hybrides, fort de leur puissance supérieure, fuirent le complexe, emportant avec eux certains de leurs frères de laboratoire.

.......Quand les évadés revinrent après leurs quelques années de liberté, ils étaient déjà des races à part entière et autoreproductrice, Hiryuus et Ookamis. Mais ils n’apportèrent à leurs créateurs que la vengeance et l’amertume d’anciens captifs face à leurs geôliers. En un rien de temps, les hybrides libérèrent leurs semblables et réduirent à néant le centre de recherche et ses occupants. Cet évènement marqua le début d’une guerre entre humains et hybrides. Une guerre qui dura peu de temps, et qui prit fin à la mort du dernier représentant de la race humaine. Il serait un peu facile et naïf de croire que cette histoire puisse se terminer de la sorte, mais il faut croire que les hybrides aient hérité de l’homme un héritage des plus inattendu : sa profonde avidité. De la même façon que l’Homme avait voulu commander à l’Homme, les Hiryuus profitèrent sans vergogne de leur supériorité pour asservir les Ookamis. Devant le nombre écrasant de leurs nouveaux Maîtres et leur imposante suprématie, ces derniers n’eurent d’autre choix que de capituler et céder pleins droits à leur bon vouloir. Cette situation perdura jusqu’à l’arrivée d’un imprévu pour le moins peu banal.

.......L’île qui abritait le complexe scientifique fut le théâtre d’une chute de météorite assez spectaculaire. A la suite de l’impact, aucun dégât majeur ne semblait à noter, ni sur l’île, ni sur ses habitants. Hiryuus comme Ookamis s’étonnaient entre eux de l’incroyable lumière qu’avait dégagée l’objet sur toute la surface insulaire, tout en se félicitant d’avoir survécu à un tel tumulte. Ce n’est que quelques jours plus tard que chacun compris la véritable nature de l’objet. Tous les hybrides se découvraient les uns après les autres la capacité de contrôle d’un élément naturel en particulier. Rapidement des groupes se formèrent dans un véritable mouvement de sectarisme primaire et d’inexorables rivalités de pouvoir éclatèrent chez les Ookamis comme chez les Hiryuus. A cette différence près que les Hiryuus étaient nettement plus puissants ce qui implique que fatalement, leurs affrontements furent bien plus destructeurs. Le résultat ne se fit guère attendre et leurs rangs furent vite diminués en masse. Ils tentèrent vainement de renverser la vapeur en nommant des dragons suprêmes, sensé rétablir l’ordre et apaiser les ardeurs des différents clans Hiryuus. Peine perdue, leur nombre décrut avec les années jusqu’à une inévitable déchéance.

.......A ce jour encore, que ce soit parmi les différents clans Ookamis ou entre les rares survivants de la guerre des dragons, plus que jamais la guerre fait rage. De plus, le fort déclin de la race des Hiryuus a poussé maintenant leurs esclaves d’hier à se rebeller dans une instable coopération pour tenter de renverser leur règne despotique. Aujourd’hui le glas de la liberté sonne comme sonne les funestes clochers de la guerre. . .